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Célébration du centenaire du philosophe Charles S. Peirce, sémioticien

jeudi 31 juillet 2014, par Albertine

Pour célébrer le centenaire de la mort du fondateur de la sémiotique, le philosophe américain Charles S. Peirce (1914-2014), CEAF&RI vous le présente à partir du "Paradigme de l’interprétation sémiotique", ouvrage de la philosophe et sémioticienne Albertine Tshibilondi

Qui est Charles S. Peirce ?

Charles Sanders Peirce est un philosophe américain né en 1839 et mort en 1914. CEAF&RI célèbre son centenaire en présentant sa théorie sémiotique. Il y a bientôt quelques décennies que les philosophes européens l’ont découvert en reconnaissant le grand tournant pragmatique qu’il a fait subir à la philosophie moderne. Il reste presque inconnu en Afrique. Et pourtant, ce penseur doué d’une ‘’intelligence visionnaire’’ demeure, incontestablement aujourd’hui, la figure marquante dans l’histoire de la sémiotique. Ce philosophe est à la fois mathématicien, logicien, philosophe, physicien, chimiste, astronome. Mais il est surtout sémioticien.

Une étude sur Charles S. Peirce

Le livre, Paradigme de l’interprétation sémiotique. Esquisse de la théorie de l’interprétant dans la sémio-pragmatique de Charles S. Peirce, est une reconstruction du modèle de l’interprétation tel qu’il se dégage de la sémiotique ou théorie générale des signes et des symboles dans la philosophie pragmatique de Ch. S. Peirce. Nous parlons dans le sous-titre d’un ‘’Esquisse de la théorie de l’interprétant…’’, dans la mesure où cette théorie n’a fait jusqu’ici que l’objet d’une recherche partielle et fragmentaire, et qu’elle constitue par ailleurs une voie d’accès à l’ébauche d’une théorie de l’interprétation caractéristique de la théorie générale du signe de Charles S. Peirce.-----

Pourquoi le choix de la sémiotique ?

Charles S. Peirce est un philosophe encyclopédiste ; mathématicien, logicien, philosophe, physicien, chimiste, astronome, mais surtout sémioticien. Le développement des nouvelles techonologies de l’information et de communication, ainsi que de mass média en ce siècle révèle l’importance de l’usage des signes, des symboles et leur interprétation. Une recherche méthodologique est indispensable pour combler le vide dans l’approche philosophique des signes et des symboles. Charles S. Peirce en tant que pionier et fondateur de la sémiotique fut pour nous le philosophe le plus indiqué.

De plus, nous ne vivons pas dans un univers purement matériel. Nous sommes plongés dans un univers symbolique. Les signes structurent notre manière de penser, d’agir et d’être. le langage, le mythe, l’art, la religion sont des éléments de cet univers. Plongés dans un univers des signes et des symboles, nous pratiquons chaque jour de la sémiose, c’est-à-dire nous utilisons et interprétons chaque jour des signes, sans le savoir, comme Monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir !

Nous savons, pour avoir lu Max Weber, que l’homme est un animal suspendu dans les toiles des significations qu’il a lui-même tissées. Il n’est d’activité fut-elle matérielle, qui ne soit simultanément productive de sens et de symboles . En d’autres mots, l’être humain ne peut se passer des signes. Les signes et les symboles sont importants dans l’existence humaine, et surtout dans les civilisations de l’oralité. Notons en passant que toute civilisation, même celle de l’écriture, passe par l’oralité.

Il est encore vrai de nos jours qu’aucune discipline universitaire ne peut faire l’économie de la théorie du signe. Ce domaine du savoir continue actuellement à se développer et à influencer une quantité de domaines de recherche : de l’anthropologie à l’idéologie abstraite, les mathématiques, la logique, l’informatique, l’analyse linguistique et sémantique, la rhétorique, la communication, le mass média sous toutes ses formes, la médecine, la philosophie, la théologie, etc., bref, la conduite de la pensée et de l’action. Comme Peirce l’écrit : ‘’Le plus haut degré de la réalité n’est atteint que par les signes, c’est-à-dire par des idées comme la vérité, le droit et bien d’autres’’.-----

Paradigme de l’interprétation sémiotique

Il s’agit d’une reconstruction du modèle de l’interprétation des signes tel qu’il se dégage des écrits sémiotiques et pragmatiques de Ch. S. Peirce. Cette étude éclaire le processus interpétatif à l’oeuvre dans tout usage des signes. L’analyse du signe triadique révèle que le concept peircien de l’interprétant est indissociablement lié au processus de l’interprétation.

Tout en étant un mécanisme logique, l’interprétation sémiotique demeure un processus référentiel et / ou contextuel. Elle ne se fait pas au hasard, mais à partir d’un contexte concret, psychologique, sociologique, historique ou scientifique. L’auteur élabore un modèle d’interprétation très originale qui se démarque complètement des tendances classiques d’interprétation.

Charles S. Peirce propose une théorie sémiotique suffisamment général pouvant rendre compte de tous les phénomènes culturels. La sémiotique triadique nous fournit un ensemble organisé de concepts permettant de décrire le mécanisme de production de la signification dans un objet culturel quelconque.

L’auteure

Albertine Tshibilondi, fondatrice du CEAF&RI, professeure de philosophie et de sciences sociales. Philosophe du langage, sémioticienne, et sociologue, spécialiste genre et éducation. Consulter son CV

Référence : Albertine Tshibilondi Ngoyi, Paradigme de l’interprétation sémiotique. Esquisse de la théorie de l’interprétant dans la sémio-pragmatique de Ch. S. Peirce, Munich-Kinshasa, edition PUA, 1997, 242 p.

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