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A la recherche de l’égalité hommes et femmes en République de Djibouti (synthèse)
samedi 14 mars 2015, par
La République de Djibouti est à la recherche de l’égalité entre hommes et femmes. Il s’agit d’un "changement symbolique, opéré par l’homme, sur la question de la femme dans l’agenda politique et de son entrée dans la scène publique", Mr. Mohamed Bahdon explique
Statut de la femme en République de Djibouti
La République de Djibouti est un petit pays de la Corne de “sang” selon l’expression de l’écrivain djiboutien, Abdourahman Wabéri [1], indépendant depuis 1977. Elle a une superficie de 23.200 km2, avec une population comprise entre 600 et 800.000 habitants
Depuis cette date, la femme jouit du droit de vote, mais a dû attendre 2003 pour faire son entrée dans les institutions élues.
Les questions de la femme et du genre ne soulèvent pas des réflexions sur la sexualité (la liberté sexuelle), la violence et un changement des relations entre les hommes et les femmes. Mais on assiste plutôt à un changement symbolique, opéré par l’homme, de la question de la gente féminine dans l’agenda politique des gouvernements et de son entrée dans la scène publique. Sans parler véritablement de visibilité, la politique du second président de la République a ouvert un nouveau chemin sur la place de celle-ci dans la société djiboutienne.
Invisibilité de la femme avant 1998
Cela peut paraître surprenant de commencer par un pourcentage. Combien sont-elles ? 52% de la population djiboutienne est constituée par des femmes selon des sources officielles. C’est une majorité, mais qui était exclue de plusieurs domaines et notamment politique et sociaux. Sans revenir en arrière, sa situation jusqu’en 1999, date symbolique sur le plan politique, résultait des facteurs historico-culturels et politiques avec l’introduction d’une forme d’organisation politique et sociale à la fin du 19ème siècle.
Pour ne prendre qu’un exemple, qui n’est peut-être pas tellement représentatif de la société actuelle, dans la société traditionnelle somali une femme jusqu’à un certain âge ne jouissaient pas des mêmes droits que l’homme, par exemples le droit à l’héritage, les dédommagements en cas d’accident. Pour la mort préméditée d’un homme, il fallait payer à sa famille 100 chameaux ; c’était une valeur de mesure importante dans les relations sociales, alors que pour une femme on payait 50, donc la moitié. L’Islam d’abord et la colonisation européenne après ont maintenu cette situation de désavantage à l’endroit de la femme.
Discriminations de la fille et de la femme
La jeune fille et la femme adulte font l’objet d’une discrimination, sur le plan culturel, par la préférence donnée par les familles au garçon et au chef de famille.
Domaine scolaire
Scolariser la fille n’a pas été une obligation dans la politique du premier gouvernement. Le système scolaire, déjà inégalitaire à l’époque coloniale, a été en plus un domaine « réservé » au sexe masculin. Ainsi statistiquement la présence des filles était nettement inférieure à celle des garçons.
Le gouvernement n’a pas adopté une politique d’incitation à la scolarisation des filles, laissant à l’espace privé, c’est-à-dire les familles gérer.
Administration publique
Dans l’administration publique, sa présence est clairsemée dans les ministères. C’est dans le ministère de l’éducation où on a noté une forte présence d’institutrices surtout du cycle primaire. Le ministère de la justice est devenu un autre lieu où on voit augmenter le nombre de juges et d’avocates.
Parfois le changement modéré ou radical opéré qu’expérimente une société embrasse tous les secteurs, mais pas de la même manière et ne produit pas les mêmes impacts sur l’homme et sur les femmes. La réforme constitutionnelle et politique entreprise en 1992 a été importante pour les hommes parce qu’elle concerne un espace qu’ils dominaient et dominent encore aujourd’hui : l’espace public. Dans un premier temps cette réforme ne prend pas en compte les intérêts de l’autre sexe. La lutte politique se livrait dans un cercle uniquement constitué par des hommes, et donc une préférence est donnée au privilège de l’homme.
Instauration d’un cadre juridique et institutionnel sur les droits de la femme djiboutienne. Article complet en PDF
Mohamed Bahdon
Mise en forme : Editrice CEAF&RI
Contact : ceafri
[1] Abdourahman Wabéri, Balbala, Paris, Le Serpent à plumes, 1998