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La Résolution 1325, une opportunité pour les femmes et la R. D. Congo ?
vendredi 25 novembre 2011, par
La Résolution 1325 du Conseil de sécurité des nations Unies recommande, aux Etats, une représentation équitable des femmes dans la sphère de prise de décision dans les pays post-conflits. Quelles stratégies prennent les réseaux des femmes congolaises pour se préparer à une participation au pouvoir en vue d’une grande représentativité aux prochaines élections en R. D. Congo ?
L’égalité de genre, la société congolaise a tout à y gagner.
La Résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies se centre sur l’égalité des sexes et une égale participation des femmes et des hommes lors des négociations de paix, de la consolidation de la paix et de la reconstruction de la société post-conflit.
Cette Résolution s’inscrit dans le fil des acquis internationaux en matière de droits humains et de libertés, des dispositions de la Convention pour l’élimination de toutes formes de discrimination de la femme (CEDAW), et des recommandations de la plate-forme d’action de Pékin.
Le respect des droits humains et des libertés fondamentales des femmes et la réalisation de l’égalité juridique et de chance entre femmes et hommes, la participation des femmes au pouvoir et à la prise de décisions (à tous les niveaux), ainsi que la démobilisation et la réintégration des femmes et filles soldats dans la société sont fondamentales pour la reconstruction du pays.
Les femmes congolaises se mobilisent pour la reconstruction du pays et la construction de la paix.
Malgré cette situation de guerre d’agression, la RDC se prépare à l’organisation des élections locales pour terminer le processus des élections générales ayant conduit à l’instauration de la III° République en 2006.
Fort des recommandations de l’évaluation des dernières élections fondatrices des institutions actuelles où la représentativité féminine n’atteint pas 10 %, le pays a un défi à relever quant à la participation des femmes de manière paritaire à la gestion politique conformément à la constitution en vigueur.
La parité en question
Sur le plan pratique, comme l’indique le tableau suivant, sur les 1322 postes électifs mis en jeu lors des élections passées, c’est-à-dire un poste à la présidentielle, 608 aux législatives et 712 aux provinciales, moins de 10% de postes ont été gagnés par les femmes. Ce qui n’est pas exaltant.
|
Gouvernement |
Min. |
Assemblée nationale (A.N.) |
Bureau |
Sénat |
Bureau |
Territoriale |
Hommes |
53 |
6 |
457 |
6 |
102 |
7 |
22 |
Femmes |
9 |
0 |
43 |
1 |
6 |
0 |
0 |
Total |
62 |
6 |
500 |
7 |
108 |
7 |
22 |
% |
14,5% |
0% |
8,6% |
14% |
5% |
0% |
0% |
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Appui au Programme d’Accompagnement de l’Electorat de la femme
Condition sine qua non pour une participation maximale des femmes aux prochaines échéances électorales
Pour réussir le pari de la parité inscrite dans la constitution congolaise, il est important, dans la situation actuelle de la RDC, de renforcer les capacités des femmes et d’appuyer le programme d’accompagnement de l’électorat de la femme mis sur pied par les réseaux des femmes congolaises regroupés dans le CAFCO (Cadre Permanent de Concertation de la Femme Congolaise). Ce programme couvre les trois périodes du processus électoral à savoir avant, pendant et après les élections. Il tient également compte de différentes catégories des femmes, rurales ou citadines, électrices ou candidates.
Maîtrisant mieux les problèmes de leur environnement, et soucieuses du mieux être de la famille et de la population, les élections locales sont donc une opportunité pour les congolaises de mettre en œuvre leur compétence dans la gestion quotidienne des affaires de la cité.
Les objectifs principaux :
Ce programme porte sur la participation maximale des femmes aux échéances électorales municipales et locales et visent
la mobilisation des femmes autours des élections locales pour susciter leur intérêt pour une forte participation en tant qu’électrices et candidates
l’accroissement du pourcentage de femmes dans les institutions municipales et les entités décentralisées
l’implication au maximum des femmes dans la gestion du processus électoral dans les bureaux de vote, l’observation des élections (observatrices et témoins), la surveillance des résultats et la gestion de contentieux.
Ce que l’on peut espérer du renforcement des capacités managériales et de leadership des femmes candidates
l’investissement des femmes dans les partis politiques.
50 % de femmes se porteront candidates et prépareront leur campagne électorale.
au moins 30% des femmes pourront gagner les élections municipales et locales.
l’engagement des femmes comme agents électoraux, observatrices des élections et gestionnaires des contentieux électoraux.
Albertine Tshibilondi