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Cinquante ans des indépendances africaines : L’héritage des Conférences Nationales (première partie)

lundi 28 juin 2010, par Albertine

On ne peut parler des 50 ans d’indépendance de nos pays, sans évoquer les Conférences Nationales qui ont marqué l’histoire de nombreux pays d’Afrique francophone.

Le serpent qui se mord la queue

Comment parler des 50 ans d’indépendance de nos pays, sans évoquer les Conférences Nationales qui ont marqué l’histoire de nombreux pays d’Afrique francophone ?

une société bloquée
Une figure sert souvent à symboliser le blocage systématique de la société, celle du serpent qui se mord la queue. C’est l’image d’une société à bout de souffle et qui se meurt ;
- soit par suicide parce qu’elle a introduit en elle des éléments mortifères qu’elle n’est plus capable de maîtriser ;
- soit par euthanasie, parce que consciemment ou inconsciemment, elle se laisse mourir ;
- soit par vieillesse, sclérose, incapable de se renouveler.

Aujourd’hui, dans nos sociétés bloquées, la volonté de renouvellement se traduit par la dérision. Elle révèle la lucidité du peuple devant les situations. Mais elle dit également sa fragilité, son scepticisme, son impuissance, voire son fatalisme.

Changer de monde ou changer le monde ?

Face à la crise que traverse le continent, les Nouveaux Mouvements Religieux se présentent souvent comme des alternatives aux instances traditionnelles sociales politiques et religieuses. Ils proposent un nouveau départ, une nouvelle histoire. Pour eux, armés, des outils que donnent et la société traditionnelle et l’Occident chrétien, les Africains ont désormais les moyens de bâtir des lendemains meilleurs.
Ils entendent réconcilier continuité et innovation, débloquer des vies étouffées par la peur des sorciers et le recours angoissé aux fétiches, briser les chaînes de l’oppression, rassembler en une nation des tribus différentes, redresser un peuple prostré, pour une histoire nouvelle.
Malheureusement, aujourd’hui, ces Nouveaux Mouvements Religieux qui ont contribué aux indépendances sont quelque peu déphasés par rapport à la société actuelle. Ils s’intéressent plus à la lutte contre les sorciers, contre le diable qu’à la justice socio-politique. Il s’agit pour eux de changer de monde, non pas de changer le monde.

Paulin Poucouta