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Education de la fille congolaise

lundi 9 août 2010, par Albertine

A l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance de la République Démocratique du Congo, nous envisageons les possibilités et les défis du futur des femmes congolaises dans le domaine de l’éducation des filles

L’éducation : premier facteur de développement

L’éducation est un chemin d’épanouissement pour toute personne. Elle est le premier facteur du développement économique et humain. En effet, une entreprise, une communauté, un pays progressent et se développent proportionnellement à l’effort durable qu’ils consentent en faveur de l’éducation et de la recherche. La R. D. Congo en négligeant ces priorités, rate non seulement son développement mais hypothèque son devenir. Cela est particulièrement vrai pour l’éducation des filles. En effet, les pays qui ont fait de gros investissements dans l’enseignement primaire féminin en ont tiré profit sous forme d’une productivité économique accrue .

L’école : chemin de l’épanouissement

Ainsi, la femme africaine grâce à la formation est parvenue à retrouver sa dignité, à améliorer ses conditions d’existence, à contribuer plus efficacement à la construction de la société. L’école demeure pour de nombreuses femmes le chemin de l’épanouissement. Elle leur a inspiré une nouvelle confiance dans leurs capacités, leur a permis de donner un sens nouveau à leur existence et d’en contrôler le déroulement. L’éducation les prépare à être actrices à part entière de la construction du Congo.-----

Accès à l’éducation : un parcours de combattantes

Certes, depuis l’indépendance, des nombreux efforts ont été réalisés pour l’éducation des filles. Mais elles se heurtent encore à de nombreuses difficultés.

Elles sont encore victimes d’une discrimination négative. C’est un véritable parcours de combattantes pour réussir à percer jusqu’au second cycle secondaire, et surtout jusqu’à l’université. Malgré de efforts indéniables de scolarisation des filles, leur réussite scolaire reste un exploit, pour nombre d’entre elles, à cause du poids de la tradition qui a des répercussions sur leur éducation.

Il faut y ajouter le problème d’abandon scolaire pour des raisons diverses, dont

le mariage précoce des filles surtout dans les milieux ruraux,

le harcèlement sexuel,

l’éloignement des écoles,

le problème financier

Lorsque leur situation financière est critique, les parents privilégient l’éducation des garçons au détriment de celle des filles destinées au mariage. Il faut beaucoup de détermination pour les briser. C’est dire que la scolarisation et la formation ne suffisent pas, à elles seules, pour changer la situation de la femme et de la jeune fille. L’éducation est une condition nécessaire, mais pas suffisante. En effet, l’éducation des femmes doit conduire à une véritable transformation des mentalités et des structures socio-culturelles . D’où l’importance d’appuyer les réseaux des initiatives féminines.

Albertine Tshibilondi

(Extrait art. Femmes congolaises et défis du futur, dans En Question, Revue du Centre avec, juin 2010)