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Femmes congolaises et défis du futur : secteur économique

jeudi 16 septembre 2010, par Albertine

Les femmes sont des actrices incontournables dans l’économie congolaise. Le défi majeur est de mettre en place les politiques conséquentes et de reconnaître leur rôle...

De l’invisibilité à la visibilité des femmes

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Formation

Les femmes sont des actrices incontournables de la vie économique congolaise. Le défi majeur est de reconnaître leur rôle, de rendre visible, statistiquement, leur contribution au développement du pays. La méconnaissance de leur apport est sans doute en partie imputable au fait que les statistiques portent sur le travail salarié ou sur la production marchande, domaine où les hommes prédominent.

Au niveau agricole

Sur le plan agricole, les femmes sont les grandes productrices et s’occupent de la transformation des produits agricoles, de leur consommation et de leur commercialisation. Mais, la majorité des femmes congolaises agricultrices, dans les villes comme dans les campagnes, travaillent dans des conditions extrêmement difficiles. Elles utilisent encore des méthodes traditionnelles et des moyens archaïques qui amenuisent leur santé et entraîne un vieillissement précoce.-----

Au niveau de la formation

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Formation

Les femmes possèdent un savoir faire dans le domaine agricole, mais elles devraient se former davantage dans ce domaine pour augmenter leur production, notamment dans les nouvelles méthodes et technologies.

Ainsi formées, les femmes pourraient être représentées dans les organes de décision des gouvernements et dans les services de formation et de vulgarisation agricoles, souvent dirigés par les hommes.

Conditions pour une souveraineté alimentaire

- La sécurisation du pays pour permettre aux femmes d’aller au champ sans risquer d’être agressées ou violées,

- L’amélioration des infrastructures, notamment routières,

- L’accès limité aux ressources (terre, crédit...)

- l’appui des coopératives agricoles des femmes permettraient au Congo d’avoir non seulement une sécurité alimentaire, mais d’accéder à une souveraineté alimentaire.-----

Au niveau du commerce

Sur le plan commercial, la femme congolaise assure par son commerce et petits métiers, la survie de son foyer, parfois au détriment de l’éducation des enfants et de l’équilibre familial. Elle ne se limite pas uniquement aux vivres. Elles investissent la distribution, secteur qui est ainsi devenu décisif. Seuls leur échappent la quincaillerie et l’audiovisuel, bref tout ce qui nécessite un stock coûteux ou du crédit hors de portée de leurs réserves financières.

Il convient, cependant, de nuancer ce propos, car actuellement, les femmes congolaises, encore minoritaires comme chefs de petites et moyennes entreprises, investissent dans le commerce international vers l’Afrique du Sud et les pays du Moyen Orient. Ce rôle de redistribution leur donne une reconnaissance sociale.

Un défi majeur : l’accès aux ressources

L’accès aux ressources, notamment à la terre, au crédit, reste un défi pour les congolaises. Cet aspect nous permet de signaler le travail qui reste encore à faire au niveau juridique, notamment dans le domaine de l’accès à la terre, l’héritage et la succession. Ce qui pose le problème de la représentativité de la femme dans les institutions de la R. D. Congo

Albertine Tshibilondi

(Extrait art. Femmes congolaises et défis du futur, dans En Question, Revue du Centre avec, juin 2010)