Accueil > Etudes Africaines en genre > Etudes de genre > Objectifs du Millénaire pour le Développement +10 : Du dire au faire en (...)

Objectifs du Millénaire pour le Développement +10 : Du dire au faire en Afrique ?

mardi 12 octobre 2010, par Albertine

Les Nations Unies et les Etats se sont engagés à atteindre 8 grands objectifs de développement d’ici 2015. Du 20 au 22 septembre 2010, les Nations Unies ont tenu un sommet pour faire le point et voir où en sommes-nous dans l’atteinte de ces objectifs. Dix ans après, qu’en est-il de l’égalité et de l’autonomisation des femmes ? Une priorité pour l’Afrique ?

Conférence Albertine à Eben Plus

Un sommet de haut niveau à New york

Au premier rang des OMD : la lutte contre la pauvreté.

CEAF&RI se demande comment le genre est-il pris en compte dans la définition des objectifs et quels impacts les politiques mises en place pour atteindre ces objectifs ont-elles sur l’égalité entre les femmes et les hommes ?
De quelle manière l’approche genre est intégrée ou non dans la lutte contre la pauvreté, l’accès à la sécurité alimentaire, l’éducation, la mortalité, l’empowerment, l’autonomisation des femmes, notamment en Afrique.-----

Un bilan contrasté pour l’Afrique

L’égalité des sexes dans l’éducation, OMD 2

« La parité dans l’éducation conduira les femmes, rapidement et inévitablement à la parité dans la vie et spécialement dans l’espace politique ».(Albertine Tshibilondi Ngoyi, Enjeux de l’éducation de la femme en Afrique. Cas des femmes congolaises du Kasaï, Paris, L’Harmattan, 2005, p.151).

En effet, les Objectifs du Millénaire pour le développement (ODM) qui visent à réduire de moitié d’ici 2015 l’extrême pauvreté et d’améliorer de façon sensible la condition des pays en voie de développement dans le domaine de l’éducation, de la santé publique, de la lutte contre les pandémies et du respect d’un environnement durable risquent de ne pas être atteints.
On constate à mi-parcours la vérité selon laquelle la communauté internationale, qui consacre par an quelques 65 milliards de dollars (dont 55 % de l’U. E.) à la coopération au développement, ne pourra atteindre ces OMD en 2015 comme elle s’y est engagée qu’en doublant annuellement les montants dépensés aujourd’hui.
Autrement dit, toutes ces mesures seront vaines sans une volonté politique des Etats africains d’instaurer une « nouvelle » gouvernance, fondée sur les règles démocratiques avec une implication plus grande du secteur privé et la participation de la société civile.
On a entendu dire que si les Etats constaient à invester 0,50 cents pour la développement d’ici 2015, la pauvreté serait éradique de moitié dans le monde. Mais il ne faut surtout pas négliger la question de la gouvernance responsable et l’implication de la société civile ? ce qui suppose des Etats démocratiques et respectueux des droits fondementaux de leurs citoyens, ce qui n’est pas encore le cas pour plusieurs pays du continent. ------

Le genre dans les OMD, du dire au faire

Les femmes jouent un rôle important dans le processus de développement. Mais leur statut social ne leur permet pas d’assumer leurs responsabilités dans tous les secteurs de la vie sociale. La promotion d’un développement social et économique durable, la lutte contre la pauvreté et l’avènement de la démocratie dépendent de l’engagement de tous et de toutes à transformer la société. C’est dire l’importance et l’enjeu de l’éducation des femmes dans tous les domaines.

Comment promouvoir l’accès à l’éducation pour tous (objectif du Millénaire pour le développement 2), l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (objectif du millénaire pour le développement 3), lorsque les Africaines, surtout en milieu rural, demeurent majoritairement analphabètes et que leur production ne sert qu’à la survie des familles ? Comment promouvoir leur autonomisation lorsqu’elles sont dépendantes juridiquement, économiquement et ne peuvent pas accéder, dans les mêmes conditions que leurs partenaires masculins, à l’éducation, aux autres ressources et aux crédits ?
Pour lui permettre de jouer son rôle socio-politique, en tant que citoyenne et de s’y épanouir, il faudrait d’abord que la femme accède à l’éducation de qualité, principal levier pour amener l’homme et la femme à collaborer dans les programmes et projets de développement. N’est-ce-pas la femme qui éduque et transmet les valeurs. Ne faudrait-il pas éduquer au changement des représentations, des mentalités des femmes et des hommes.

Albertine Tshibilondi