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Le défi de la mondialisation

mardi 1er mars 2011, par Albertine

Prof. Paulin Poucouta, chercheur au CEAF&RI, poursuit son analyse des défis pour les théologies africaines, et notamment le de la mondialisation

Comment échapper aux sirènes mondialistes ?

Les Nouvelles Techniques de la Communication sont devenues des lieux incontournables. On voit l’importance qu’elles ont en Tunisie et en Egypte.
En même temps, l’on constate des résistances à des formes de mondialisation qui phagocytent les faibles. Ces résistances peuvent se traduire par de violentes réactions de défense, des affrontements tribaux ou régionaux, par des réflexes identitaires. La renaissance des minorités, des particularismes régionaux et tribaux, est, entre autres, un refus de se laisser absorber dans un universel réducteur et dictatorial.
Ainsi, tout en se réjouissant des bienfaits indéniables des Nouvelles Technologies de Communication, on en perçoit déjà les dérives totalitaires tant sur le plan de l’économie, de la technologie, de l’éthique que celui des libertés.-----

Le monde : un gros village ?

Le monde devient un gros village, chante-t-on. Certes. Mais est-ce un village où chacun peut s’épanouir, s’exprimer ? La mondialisation sera-t-elle une marche ensemble des peuples dans la justice et la fraternité réelle ? Ou bien va-t-elle consacrer et accentuer les disparités, renforcer la domination d’une culture, d’une langue, d’un système éducatif et d’un langage dits universels sur les autres ?

Nécessité de revisiter la culture africaine

De plus, comme au temps de Cheikh Hamidou Kane, la relation à la mondialité reste une véritable aventure ambigüe. La question de la Grande Royale reste toujours d’actualité : « Ce qu’il apprendra vaudra-t-il ce qu’il oubliera » ? D’une part l’affirmation de Bimwenyi, à savoir « que la modernité n’a pas dévoré la tradition » reste actuelle . D’autre part, la mutation des religions traditionnelles est réelle . Sans les rejeter, Eloi Messi-Metogo propose de prendre la culture et les religions africaines dans leur dynamique historique .

D’où l’impérieuse nécessité de revisiter la culture africaine, de créer des chaires d’études de la culture africaine, mais d’une perspective interculturelle et libératrice. Une libération véritable repose sur une culture libérée et libératrice, fondement d’une théologie libératrice.

Paulin Poucouta

Communication au Forum Social Mondial, Forum de Théologies de Libération, Dakar, 5-11 février 2011.