Crise financière internationale. Corruption et économies africaines

Les Cahiers de l’UCAC

Crise financière internationale. Corruption et économies africaines
Cahier de l’Université Catholique d’Afrique Centrale, n° 13, 2013
Editions PUCAC, Yaoundé

Les Cahiers de l’UCAC sont publiés, annuellement, sous la direction du Conseil Scientifique de l’Université Catholique d’Afrique Centrale (Yaoundé). Chaque cahier comporte deux volets : un dossier thématique et des varia.

Ainsi, le numéro 13 aborde un thème bien actuel, celui de la crise financière internationale et de la corruption qui frappent de plein fouet les économies africaines. Mais il aborde également des thèmes qui n’ont pas de liens très directs avec les préoccupations financières.

Dossier

Le premier article du dossier met en parallèle deux pays géographiquement éloignés, qui, frappés par la crise, le Cameroun (en 1988) et la Grèce (en 2010), ont été obligés de se soumettre à l’ajustement économique sous le contrôle du Fonds Monétaire International (FMI).

Le Dr Raymond Ebalé note judicieusement les divergences mais également les convergences entre les deux situations. Ce constat n’est-il pas une invitation à décomplexer les relations qui lient les Africains à leurs partenaires du Nord ?

Mais la crise financière ne touche pas que les états. Elle a également ébranlé les entreprises, obligeant certaines au dépôt de bilan. Pour le Dr Vincent Tachouala, le drame est que les contrôleurs de gestion n’ont pas anticipé le phénomène. L’auteur propose quelques stratégies d’anticipation qui mettre les entreprises à l’abri des séismes économiques.

Le secteur forestier

Un autre domaine de l’économie camerounaise, qui subit les contrecoups de la crise financière internationale, c’est le secteur forestier, frappé par la baisse de la demande en la raison de chute de l’immobilier en Europe et en Amérique. Au terme de son analyse, le Dr Mathieu Jérôme Abena Etoundi relève les diverses mesures prises par l’Etat Camerounais pour juguler la crise du secteur forestier.

L’entrepreunariat de l’étudiant

Mais qu’en est-il de l’intention entrepreneuriale de l’étudiant camerounais ? Qu’en est-il des nombreux diplômés confrontés à un marché de l’emploi qui n’offre plus suffisamment de débouchés ? Comment le système éducatif peut-il contribuer à la promotion d’une culture entrepreneuriale ? Dans son une évaluation sociocognitive, le Professeur Henri Rodrigue Njengoue Ngamaleu relève les causes d’un déficit de culture entrepreneuriale et fait des suggestions autant aux pouvoirs publics qu’aux institutions académiques pour susciter un changement d’attitude vis-à-vis de l’entrepreneuriat.

La corruption dans nos économies

Les économies de nos pays sont également gangrénées par la corruption. Deux auteurs proposent de s’y attaquer. Pour le Professeur Claude Abé, sociologue, il s’agit là d’un sérieux dysfonctionnement de la société et de l’Etat. L’auteur propose des mécanismes de mobilisation contre la corruption où s’impliquent divers acteurs de la société civile, malgré les résistances et les implications de certains de ses membres dans les mécanismes de corruption.

Le professeur Hubert Ngnodjom, lui, analyse le phénomène avec le regard de l’économiste. Aussi s’intéresse-t-il essentiellement à la littérature consacrée à l’analyse économique du phénomène. Il passe également en revue diverses solutions proposées dans divers pays et par diverses institutions internationales. Malheureusement, ces solutions ne sont pas toujours applicables en Afrique en raison des spécificités de la corruption et des systèmes socio-juridiques du continent.-----

Varia

Sortant de la problématique de la crise financière, le Docteur Benjamin Alexandre Nkoum s’intéresse à la formation dans le domaine de la santé. Comment organiser de manière opératoire l’apprentissage dans le cadre de la formation en santé ? Voilà une question qui préoccupe l’auteur.

Le Professeur Jean Paul Betengne, lui, nous entraine dans le domaine du droit canonique. Il évoque les droits et devoirs des fidèles dans l’Eglise, tels que définis dans le code de droit canonique de 1983. 50 ans après Vatican II, comment s’exercent ces droits et devoirs fondés dans le baptême qui fait de tout baptisé un membre du peuple de Dieu ?

Egalement loin des préoccupations de la crise financière, le Docteur Christian Gabriel Mbede engage une réflexion philosophique sur la critique des catégories identitaires dans l’anthropologie postcoloniale. Comment discerner les illusions et les réalités de cette entreprise de déconstruction ?

Paulin Poucouta

Institut Catholique de Yaoundé

Président du Conseil Scientifique de l’UCAC

CEAF&RI