Pour l’avènement d’une société démocratique, l’éducation aux valeurs de l’interculturel nécessite un approfondissement.

L’Afrique : un continent pluriel

Une remarque préalable permet d’éviter de considérer l’Afrique comme une substance unique et unifiée. L’Afrique est plurielle à cause de son histoire particulière marquée par la traite, l’esclavage, la colonisation et les différentes luttes pour les indépendances et la libération. Se former à l’interculturel pourrait être l’une des pistes pour l’avènement de la paix, de la liberté et du progrès dans le monde et notamment en Afrique.

La pluralité, une question actuelle

La pluralité (ou le pluralisme) n’est pas un fait ni sociologiquement, ni politiquement récent. Ce qui, par contre est nouveau, ce sont les conditions d’actualisation de cette pluralité. Dans le contexte actuel, la tragédie dans les pays en guerre, les résurgences de la xénophobie et du racisme, la montée des extrémistes, etc., imposent de définir et d’analyser, voire de redéfinir le rôle de l’éducation dans les contextes pluri-ethniques, multilingues, et pluriculturels.

Le champ sémantique de l’interculturel

Il est important de déterminer d’abord le champ sémantique de cette notion . On a souvent fait d’amalgame entre « interculturel » et « immigration », ce qui a contribué au discrédit de l’interculturel. Que l’on se rappelle ici les prises de positions alarmantes, dramatisantes et catastrophiques des discours sur l’immigration.

Le rôle de l’éducation

Le rôle d’une formation dans le cas d’un programme d’éducation interculturelle consiste :
 à reconnaître et à respecter la diversité ethnique et culturelle ;
 à promouvoir la cohésion sociale
 à favoriser l’égalité des chances pour tous les individus et les groupes ;
 à développer et construire la société sur l’égale dignité des tous les individus et sur l’idéal démocratique.
Il convient de ne pas négliger la contestation et les revendications des groupes minoritaires.

L’interculturel dans le contexte de la mondialisation

L’approche interculturelle est à envisager dans un contexte pluridisciplinaire et interdisciplinaire. Avec la mondialisation du savoir, la formation devrait tenir compte des acquis et de l’évolution des différentes sciences. Le respect de l’être humain (homme, femme, enfant) et sa dignité face aux progrès scientifiques et techniques, l’environnement, la communication, l’éthique de la discussion universel qui se pose avec plus d’acuité en Afrique parce que le continent prend un train qu’il n’a pas mis en marche et où l’Afrique se trouve de nouveau plus passive qu’actrice.

L’Afrique dans le contexte de la mondialisation

De nombreuses réflexions sont menées sur le rapport entre l’Afrique et la mondialisation. Mais ces réflexions se situent souvent au niveau social, politique, économique, voire culturel. Néanmoins, cette réflexion si importante s’avère insuffisante. Elle doit s’accompagner d’une réflexion philosophique sur la mondialisation. Nous envisageons quelques orientations en vue de repenser le développement.

Pour une nouvelle orientation du développement en Afrique : Quel modèle pour le développement de l’Afrique du 2l ème siècle ? Il y a urgence d’un programme d’ajustement culturel.

L’accent particulier sera mis sur l’homo africanus dans son altérité ou sa relation à l’autre, avec ses multiples identités, comme pivot du développement et la richesse culturelle des différents groupes et communautés engagés dans la construction de nos pays. C’est ici qu’apparaît l’importance d’une formation à l’interculturalité pour apprendre l’art de vivre ensemble dans le respect des différences et de gérer éventuellement des conflits inhérents à toute communauté multiculturelle.

Pr. Albertine Tshibilondi Ngoyi (CEAF&RI)

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