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Echange sur les Enjeux de l’éducation de la fille et de la femme africaine avec la Reine Mathilde de Belgique

dimanche 8 février 2009, par webmaster

Albertine Tshibilondi échange avec la Reine Mathilde de Belgique sur le travail du CEAF&RI dans le domaine de l’éducation et de la formation de la femme africaine.

L’éducation de la femme africaine : un parcours du combattant

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Son A.R. la Princesse Mathilde, Albertine Tshibilondi et Sabine Kakunga

L’éducation est un enjeu majeur pour le continent à cause du rôle que jouent les femmes dans tous les secteurs de la vie sociale. Mais l’accès des femmes et des filles à l’éducation et aux autres ressources demeure un parcours du combattant. L’éducation seule ne suffit pas. Elle appelle un nouvel ordre des mentalités qui suppose une entreprise de sensibilisation et de conscientisation.

L’autonomisation des femmes et la lutte contre la pauvreté

Un sujet qui nous tient aussi à cœur. Dans ses différentes missions, son A. R. la Princesse Mathilde accorde une attention particulière à la situation des personnes les plus vulnérables de la société. Souvent, ce sont les femmes, les jeunes filles et les enfants qui souffrent le plus des fléaux qui accompagnent l’extrême pauvreté :
Le manque d’accès à l’éducation,
Le manque d’accès aux soins de santé,
La malnutrition,
Les dangers du SIDA,
Le trafic d’êtres humains
D’autres atteintes à la personne comme la violence conjugale, la violence sexuelle ou encore des pratiques traditionnelles nuisibles.

D’où l’importance de mettre au centre de nos débats et de nos actions la question de la femme et du développement.

Rôle des grands-mères dans l’éducation et les soins des orphelins du SIDA

« Je reviens précisément d’un séjour très émouvant à Dakar, au Sénégal. J’ai eu l’occasion en tant que Représentante de l’UNICEF et de l’ONUSIDA de rencontrer des femmes, filles et jeunes qui luttent chaque jour contre le SIDA. Ce qui m’a particulièrement frappé, c’était l’absence des jeunes mamans à l’hôpital, où je les imaginais aux côtés de leur enfant malade. Alors qu’en réalité ce sont souvent les grands-mères qui soignent les enfants du fait du décès des parents. Par ailleurs j’ai pu constater que les femmes et les jeunes filles sont les personnes les plus durement touchées par le SIDA ». (lors d’une visite à Dakar).

Les femmes, les filles et les jeunes luttent contre cette épidémie

« Ce qui m’a le plus encouragée c’est que ce sont en premier lieu les jeunes femmes et filles qui s’engagent le plus dans la lutte contre cette épidémie. Je plaide pour l’éducation, l’information et la prévention qui constituent un vaccin social efficace pour vaincre cette maladie ».

La paix et la sécurité : un autre nom du développement

« La sécurité et le développement s’influencent mutuellement. Et une fois de plus, les femmes et les filles sont au centre du débat. La dimension homme/femme dans le processus de paix, de sécurité et de développement mérite toute notre attention. En juin 2006, j’ai participé dans cette même salle, à un des premiers débats en Belgique sur la violence sexuelle lors des conflits armés. J’ai été profondément touchée par les témoignages, les rapports et les photos qui ont été présentés lors de cette conférence internationale. Je vous félicite d’avoir mis à l’ordre du jour cette problématique qui touche des milliers de femmes et enfants ».

Albertine Tshibilondi, CEAF&RI (membre-experte genre à la Commission Femmes et Développement)
Echange lors du quinzième anniversaire de la Commission Femmes et Développement, Bruxelles, le 15 décembre 2008 au Palais d’Egmont.