Accueil > Etudes Africaines en genre > Etudes de genre > Le Genre au niveau académique/Gender in academics/at universities in (...)

Le Genre au niveau académique/Gender in academics/at universities in Africa

lundi 14 mai 2018, par Albertine

CEAF&RI a participé au symposium de Ghent Africa Platform (GAP), à l’Université de Gand pour animer un atelier sur Gender in academics/at universities in Africa /Le genre au niveau académique dans les universités en Afrique

Genre dans les curricula

Dans l’ensemble des préoccupations qui incombent à l’enseignement supérieur en Afrique figurent peu à peu la réflexion sur le genre et l’insertion de cette problématique dans les curricula. Cette problématique, longtemps considérée comme un thème mineur, interpelle désormais les chercheur-e-s africain-e-s, notamment du fait de l’éveil de la conscience des femmes africaines elles-mêmes, des retombées de la Conférence de Beijing et assauts de la mondialisation. Il convient de signaler le manque des données sexo-spécifiques concernant le genre au niveau académique. D’où la nécessité d’initier les recherches dans ce domaine.

Le genre dans l’enseignement universitaire en Afrique

L’Afrique est un continent pluriel. On ne peut en parler de façon générale. Notre propos sera illustré par l’expérience dans l’enseignement universitaire en Afrique Centrale, notamment à l’Université Catholique d’Afrique Centrale, Institut Catholique de Yaoundé / Cameroun.

Repenser la gouvernance au féminin dans les universités

Quelques données statistiques

Université Catholique d’Afrique Centrale, Institut Catholique de Yaoundé au Cameroun.
Pour l’année Académique 2009 – 2010 :
Facultés sciences sociales, gestion, philosophie, théologie, droit canon :
Etudiants : sur un total de 1638 étudiants, on compte 1023 hommes et 613 Femmes.
Enseignants permanents : Sur 57 enseignants permanents, on compte 46 hommes et 11 femmes
Personnel de l’université : Sur 134 membres du personnel permanent, on compte 86 hommes et 48 femmes.

Au poste de direction, au rectorat, c’est toujours un homme, un ecclésiastique qui occupe ce poste. Il n’y a pas de femme doyen ni chef de département. Entre les années 1997-2002, il y a eu une femme secrétaire administrative, et une femme (italienne) chef de département de droit canon.
Ici l’Afrique ne fait pas l’exception en la matière. Au niveau des universités dans le monde, il faut repenser la "gouvernance au féminin", aussi bien en Afrique qu’en Europe.
Université Catholique de Louvain, Louvain-La-Neuve
Une analyse de la répartition hommes/femmes sur trois périodes (2000-2001/ 2006-2007/ 2009-2010) dans quelques fonctions clés révèlent qu’aucune femme ne se trouve dans l’équipe rectorale. Quelques femmes qui occupent un emploi au niveau des postes de décision sont reparties dans le conseil d’administration et le conseil académique.

La sous représentativité des femmes

La sous représentativité des femmes à l’Université catholique de Louvain au Conseil d’administration, on compte 1 femme pour 15 hommes (2000-2001), 2 femmes pour 18 hommes (2006-2007) et 3 femmes pour 15 hommes (2009-2010). Au niveau académique, on compte 5 femmes pour 53 hommes (2000-2001), 5 femmes pour 52 hommes ((2006-2007), 8 femmes pour 60 hommes (2009-2010).

On peut également noter qu’au niveau des secteurs, actuellement ce sont 5 femmes qui occupent soit la fonction de doyenne, soit celle de présidente d’Institut, pour 30 hommes. ( cf. Droit de savoir, CNE-UCL, n° 142, avril, mai juin 2010, p.11).

Pour repenser la gouvernance au féminin, cette question de la sous représentativité des femmes au niveau académique et au sein des fonctions de direction dans les universités doit faire partie du débat.

Pr Albertine Tshibilondi
Fondatrice et secrétaire générale CEAF&RI
Professeure d’université, ancienne professeure de philosophie à l’université Catholique d’Afrique Centrale, UCAC, Institut Catholique de Yaoundé, Cameroun.
(Synthèse de la communication au Symposium de Ghent Africa Platform (GAP), à l’Université de Gand,atelier Gender in academics/at universities in Africa, en 2010.