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Préjugés et stéréotypes sur la féminsation des Opérations de Maintien de la Paix

dimanche 8 octobre 2017, par Albertine

L’article rélève que sous le paravent humanitaire de la politique de féminisation des Opérations de Maintien de la Paix de l’ONU se cachent des stéréotypes et préjugés sexistes.

Opérations de Maintien de la Paix

Selon la définition laconique fournie par le site Internet des Nations Unies dédié au maintien de la paix (www.un.org/fr/peacekeeping), « les Opérations de Maintien de la Paix (OMP) de l’ONU aident les pays déchirés par les conflits à créer les conditions d’un retour à une paix durable ».

L’émergence des OMP dites de seconde génération dans lesquelles, le volet civil accompagne l’action militaire a favorisé la féminisation des OMP.

Une minorité des casques bleus féminins

Il faut souligner qu’entre 1957 et 1989, il n’y avait que 20 Casques bleus féminins sur 20 000 personnels militaires impliqués dans les opérations de paix. En 2013, sur près de 125 000 Casques bleus recensés dans les missions de maintien de la paix dans le monde, les femmes constituent 3 % des forces militaires et 10 % des membres de la police.

Force est de relever que sous le paravent humanitaire de la politique de féminisation des OMP se cachent des stéréotypes et préjugés sexistes.-----

Stéréotypes et préjugés sexistes

Selon M. Ban KI-MOON, Secrétaire Général de l’ONU, les femmes et les filles qui ont été abusées « savent qu’elles vont trouver de la sympathie » quand elles voient des femmes Casques bleus, et ce, d’autant plus que les perpétrateurs de ces abus sexuels sont des hommes. Dans le même ordre d’idées, l’argument selon lequel l’accroissement de la participation des femmes dans les OMP pourrait réduire le nombre des crimes sexuels commis par les Casques Bleus est largement répandu et accepté au sein des Organisations internationales.

Ban KI-MOON a ajouté que les femmes qui travaillent dans les OMP sont une source d’inspiration pour celles qu’elles assistent, et les motivent même parfois à s’engager ensuite dans les rangs de la police de leurs propres pays.

Elles feraient davantage preuve que les hommes de qualités humaines telles que l’écoute, l’empathie et la disponibilité, qui leur permettent de collaborer plus facilement avec les organisations de la société civile locales, en particulier celles qui s’occupent des intérêts et des droits des femmes, des jeunes, des enfants et des minorités.

En conséquence, les femmes sont davantage sollicitées pour des postes subalternes qui font appel à leurs supposées capacités idiosyncrasiques particulières.-----

Changement des mentalités et volonté politique

De l’autre côté, l’ONU argue qu’en dépit des efforts menés dans le sens de la féminisation des OMP (lire notamment la résolution 1325 du 31 octobre 2000), la plupart des pays participants aux OMP rechignent à accroître le nombre de femmes au sein de leurs contingents sous prétexte que les environnements de conflits sont particulièrement difficiles, et que l’opinion publique serait moins encline à supporter des images de femmes Casques Bleus mortes au front.

Paradoxalement, les « héroïnes de guerre » rentrées au pays ne sont pas suffisamment honorées, bien que ce soit le passage obligé pour amorcer un changement véritable de mentalités. Le chemin à parcourir étant encore long, toute révolution dans ce domaine nécessite une réelle volonté politique de tous les acteurs concernés.

Pauline Ngo Nyouma, Mme Hieh

Diplômée de l’Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC)

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