Accueil > Etudes Africaines en genre > Etudes de genre > Femmes et santé reproductive

Femmes et santé reproductive

samedi 11 octobre 2008, par webmaster

L’avortement fait moins l’objet d’études en sciences sociales, particulièrement en sociologie et en anthropologie. Les études sont surtout menées en santé publique, en démographie et en épidémiologie. Et le débat souvent controversé, tourne d’une manière générale autour de sa légalisation et/ou de son interdiction.

Notre recherche doctorale portera sur les « Femmes et contraintes en santé reproductive au Cameroun : l’exemple du recours aux pratiques abortives en milieu urbain »

En Afrique, la plupart des pays s’opposent à l’avortement.

Cela se traduit par un ensemble de dispositifs sociaux, juridiques, religieux et éthiques, sanitaires ayant pour fonction de dissuader le recours aux pratiques abortives.
Pourtant des enquêtes qualitatives de terrain témoignent du recours récurrent à l’avortement par les femmes malgré ces dispositifs sociaux, juridiques, religieux et sanitaires ayant pour fonction de dissuader le recours à de telles pratiques, l’avortement est récurrent chez les jeunes filles et les femmes, surtout en milieu urbain.

Qu’est-ce qui explique le recours aux pratiques abortives ?

A quoi renvoient les sollicitations des femmes dans le recours aux pratiques abortives ? Qu’est-ce qui favorise ces pratiques abortives en dépit du cadre répressif et prohibitif ?.

Nous nous proposons de rendre compte des contraintes auxquelles les femmes font face en santé de la reproduction, à travers l’examen des pratiques abortives. Notre deuxième objectif est de montrer les enjeux de pouvoir, de genre dans la reproduction humaine entre femmes, entre femmes et hommes à partir du recours à l’avortement.

Trois hypothèses sont formulées dans le cadre de ce travail :
- Chaque société se caractérise par un ensemble de normes et de prescriptions relatives à la reproduction. Elles touchent à la procréation, la sexualité, les règles matrimoniales ; elles traduisent les différents mécanismes de rapports sociaux entre les hommes et les femmes
- Les contraintes sociales (loi, religion, normes éthiques) et la précarité des femmes et des jeunes en milieu urbain conditionnent les pratiques abortives informelles et révèlent les détours pour échapper au contrôle social en matière de sexualité et pour accéder aux droits reproductifs.
- Le recours à des services informels lorsqu’il s’agit de l’avortement permet de voir les formes d’exclusion des structures formelles de santé des femmes et des jeunes mais aussi les processus décisionnels autour de la sexualité et de la reproduction.

L’examen des pratiques abortives

Un tel examen permet de voir les formes de négociations, les enjeux de pouvoir et les types de rapports autour des droits reproductifs et sexuels.
Les enquêtes, de type qualitatif sont prévues dans deux villes, en occurrence Maroua (Extrême Nord du Cameroun) et Eséka (Centre-sud Cameroun).
Des séjours de terrain ont déjà été effectués dans la cadre de ce travail et nous disposons également d’un matériau de terrain certain.

Noël Solange Yebga