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Echos du Deuxième Synode Africain sur la Réconciliation, la justice et la paix (1ére partie)

dimanche 14 février 2010, par Albertine

Du 04 au 25 octobre 2009, s’est tenue à Rome la deuxième Assemblée Spéciale du Synode des Evêques pour l’Afrique (appelée couramment deuxième synode africain). J’y étais présent comme expert invité par le Symposium des Conférences Episcopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM) et par l’Association des Conférences Episcopales d’Afrique Centrale (ACERAC).

Ce deuxième synode sur l’Afrique avait pour thème : "L’Eglise en Afrique au service de la réconciliation, de la justice et de la paix".
Voici quelques échos que j’en ai ramenés. Je les propose en trois moments : du premier au deuxième synode, réinvestir la famille, renforcer la formation.

Du premier au deuxième synode

1. Le défi de la violence

Le premier synode africain avait eu lieu en avril 1994. Les Actes de cette Assemblée avaient été publiés à Yaoundé 1995 sous le titre : Ecclesia in Africa (L’Eglise en Afrique). Il s’agissait alors pour l’Eglise d’Afrique de réfléchir sur sa mission au 21e siècle. Ce synode avait choisi cinq thèmes : l’évangélisation, l’inculturation, le dialogue avec les autres religions, les moyens de communication sociale, la justice et la paix.
En raison de la situation du continent gangrené par la violence et les injustices, il importait de revenir sur le thème de la justice et de la paix, de s’y focaliser et surtout d’insister sur l’engament concret des chrétiens et chrétiennes.

C’est dans cette perspective que le 13 novembre 2004, le pape Jean Paul II avait annoncé la convocation d’un nouveau synode des évêques pour l’Afrique. Lors de son audience générale du mercredi 22 juin 2005, son successeur, le pape Benoît XVI, avait confirmé l’annonce faite par son prédécesseur. Pour lui, il s’agissait de donner une « nouvelle impulsion à l’évangélisation, à la consolidation et à la croissance de l’Eglise et à la promotion de la réconciliation et de la paix sur le continent africain ».
Le deuxième synode veut interpeller la responsabilité des chrétiens dans l’avènement de la paix, de la justice et de la réconciliation en Afrique : « L’Eglise au service de la réconciliation, de la justice et de la paix. ‘’ Vous êtes le sel de la terre…Vous êtes la lumière du monde ‘’ (Mt 5, 13.14) » ..

2. L’engagement au service de la réconciliation

Alors, une pastorale de la justice, de la paix et de la réconciliation s’impose. Elle contribuera à susciter des initiatives, à encourager la formation aux mécanismes des conflits et de la paix, pour éviter les discours simplistes qui ignorent la complexité des faits. Il s’agira également d’investir la cure des séquelles de la violence tant pour les victimes que pour les agresseurs.

Artisans de réconciliation, de justice et de paix, les chrétiens refusent la violence qui est devenue le mal endémique du continent. Pour cela, ils doivent accepter d’être persécutés parce qu’ils dénoncent les injustices, la mauvaise gestion, l’exploitation. Ils sont solidaires de ceux qui pleurent, écrasés par la misère (Mt 5, 9-10).

Ce qui suppose le courage de refuser les comportements nocifs, même s’ils sont devenus habituels, comme la corruption, le laisser-aller, l’oisiveté….C’est par leur engagement quotidien et le travail que les chrétiens peuvent aider à changer la société. Rassemblés en communautés d’espérance, les chrétiens peuvent témoigner de la possibilité de se prendre en mains pour inventer une Afrique de réconciliation, de justice et paix .

Paulin Poucouta