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"Genre et fondamentalismes culturel et religieux" par Albertine Tshibilondi

vendredi 24 mai 2019, par Albertine

Vous trouverez la contribution de Albertine Tshibilondi, "Genre, fondamentalismes culturel et religieux, dans un ouvrage collectif édité au CODESRIA intitulé "Genre et fondamentalismes", Dakar, 2018.

"Genre et fondamentalismes culturel et religieux" par Albertine Tshibilondi

Albertine Tshibilondi est l’une des contributrices principales de cet ouvrage collectif. Son chapitre sur "Genre et fondamentalismes culturel et religieux", p. 139-164 de cet ouvrage est une synthèse de trois enseignements donnés durant la première semaine de l’Institut Genre, du 6 au 10 juin 2011, dans une perspective sociologique et philosophique sur les thèmes suivants : (1) Concepts et outils méthodologiques pour l’étude des femmes et de genre ; (2) Analyse du fondamentalisme basé sur le genre ; (3) Émergence du mouvement féminin en Afrique. Critique féministe et analyse de genre. (Photo de g à dr : profs. Fatou Sow et Albertine Tshibilondi)

Au sommaire

Albertine Tshibilondi Ngoyi, "Genre et fondamentalismes culturel et religieux", avec Fatou Sow (dir.), Genre et fondamentalismes, en hommage à Aminata Diaw Cissé, CODESRIA, Dakar, 2018, p. 139-164.

  • Introduction
  • Les fondamentalismes culturel et/ou religieux
  • Culture et religion négro-africaine : conception de deux mondes : visible et invisible
  • La femme et le fondamentalisme patriarcal
  • L’idéologisation de la femme gardienne de la vie
  • Dignité humaine et dignité de la femme africaine à travers les mythes :
    - Mythe kongo de scission : complémentarité entre l’homme et la femme
    - Mythe dogon de la création : l’infériorité de la femme
  • Et la dignité de la femme ?
  • L’apport philosophique
  • Conclusion
  • Bibliographie

Résumé

Cette recherche aborde le problème du Genre et fondamentalismes culturels et/ou religieux qui nous semblent, particulièrement au niveau de l’Afrique centrale, être le principal frein à la transformation des rapports de genre. A partir du cadre méthodologique de genre, l’étude critique de l’univers culturel et religieux négro-africain permet de comprendre les fondements de certaines pratiques, coutumes, institutions au nom desquels les fondamentalistes entravent l’évolution des relations de genre, et entendent perpétuer la structure du pouvoir et de la hiérarchie inégalitaire qui maintient les femmes dans leurs positions subordonnées. Ce travail montre l’imbrication du religieux dans le socio-culturel et voire le politique. Le poids vivace des traditions et des coutumes sur les femmes est accentué par les croyances magico-religieuses auxquelles on lie ces différentes pratiques. La tradition culturelle et religieuse africaine qui révèle en elle des éléments de promotion de la dignité humaine, et donc de la femme, porte également des germes d’idéologies patriarcales et fondamentalistes démasquées par une approche critique, notamment philosophique. Nous suggérons, pour conclure, quelques antidotes aux fondamentalismes ; la nécessité d’une solide formation des femmes, une recherche interdisciplinaire dans le domaine de genre, ainsi qu’un travail en réseaux, notamment des organisations féminines.

Extrait de la conclusion

Pistes pour la recherche-action et la formation
"Ainsi (...) parler de genre et fondamentalismes en Afrique, c’est s’investir dans la mutation des schèmes culturels et religieux de notre société. Il s’impose alors une véritable « prise de pouvoir », ou l’empowement des femmes. Ce terme anglais difficile à traduire exprime à la fois le renforcement du pouvoir politique des femmes, leur autonomie économique, leur capacité à exercer pleinement des droits juridiquement reconnus et la maîtrise de leur destinée. Mais la prise de pouvoir et la protestation contre les fondamentalismes passent par la formation, la conscientisation et la sensibilisation. Pour cela, on peut s’appuyer sur les réseaux des associations féminines et l’éducation. (...)
Pour une philosophie émancipatrice
La mondialisation invite à repenser la question de l’accomplissement humain dans la perspective de genre. Ici, la fonction émancipatrice de la philosophie, notamment la question de la philosophie de l’éducation surtout de la jeune fille africaine reste un problème déterminant dans la renaissance du continent. (...)".
Enseigner le genre, les mouvements féminins et féministes en Afrique
"(...) Dans les programmes des sciences humaines, notamment de la philosophie devrait s’inscrire le module de philosophie et mouvements féministes en Afrique, où il y sera traité entre autres les grandes problématiques du mouvement féministe ; la situation des femmes dans la tradition et leur statut actuel ; le contexte d’émergence de la philosophie africaine et l’exclusion du problème de genre ; autorité et pouvoir des femmes en Afrique, fondements philosophiques et raisons sociales, politiques, économiques, religieuses, etc.". (Extrait, Albertine Tshibilondi Ngoyi, "Genre et fondamentalismes culturel et religieux", p. 163-164).

Références

Albertine Tshibilondi Ngoyi, " Genre et fondamentalisme culturel et religieux", avec Fatou Sow (dir.), Genre et fondamentalismes, CODESRIA, Dakar, 2018, p. 139-164.
Fatou Sow (dir.), Genre et fondamentalismes, CODESRIA, Dakar, 2018, 417 p.
Présentation, contributrices/contributeurs de ce collectif
Ouvrage disponible au Fonds de Documentation AT/CEAF&RI

Lire également
- Albertine Tshibilondi Ngoyi, Enjeux de l’éducation de la femme en Afrique. Cas des femmes congolaises du Kasaï, Paris, L’Harmatttan, 2005.
- Albertine Tshibilondi Ngoyi, « La philosophie et la problématique de du genre en Afrique", dans Collectif, Pour une pensée africaine émancipatrice. Points de vue du Sud, Paris/Louvain-La-Neuve, Centre Tricontinental/L’Harmattan, 2004, p. 117-136.
Bibliographie Albertine Tshibilondi

Présentation de l’auteure

Albertine Tshibilondi Ngoyi, fondatrice du CEAF&RI, est professeure d’université, docteure en philosophie à l’Université Catholique de Louvain (Louvain-La-Neuve), et docteure en sciences sociales, coopération au développement à l’Université Libre de Bruxelles. Licenciée en philosophie et religions africaines de l’université catholique du Congo (ex Facultés Catholiques de Kinshasa). Elle possède une riche expérience dans l’enseignement universitaire (prof. de philosophie à l’université catholique du Congo, et à l’université catholique d’Afrique centrale à Yaoundé/Cameroun) et dans le développement, Consultante et conférencière internationales. Elle est secrétaire générale du Centre d’Etudes Africaines et Recherches Interculturelles (CEAF&RI), enseignante d’universités et à l’Institut International Lumen Vitae, invitée de l’université de Montréal (Canada). Lire CV Albertine Tshibilondi